** L’Aube d’une Rencontre **
Le soleil se levait à peine sur les toits d’Eguisheim, baignant les ruelles circulaires du village alsacien d’une lumière dorée et timide. Les maisons colorées, disposées en cercles concentriques autour du cœur historique, semblaient veiller sur les secrets du passé. Sarah, vêtue d’une robe grise sobre et élégante, se tenait adossée à l’un des murs anciens, les doigts effleurant la pierre tiède. Elle aimait ces matins calmes, où le village semblait encore endormi, où les pavés luisants de rosée lui rappelaient les récits de sa grand-mère, des histoires de femmes audacieuses et de destins entrelacés.
Ce matin-là, pourtant, quelque chose flottait dans l’air. Une présence nouvelle, une énergie différente. Sarah ne le savait pas encore, mais à quelques pas de là, Manue, les yeux brillants derrière ses lunettes violettes, s’apprêtait à faire irruption dans sa vie.
** Le Mur et le Miroir **
Manue, enveloppée dans un cardigan orange vif qui contrastait avec le vert des vignes et le bleu des volets, s’avançait d’un pas décidé. Elle portait une chemise à carreaux, nouée avec une audace qui reflétait son caractère : un mélange de douceur et de détermination. Elle cherchait quelque chose, ou plutôt quelqu’un. Une amie lui avait parlé d’une jeune femme, Sarah, qui connaissait les secrets des vieilles pierres d’Eguisheim comme personne.
En tournant au coin de la rue des Remparts, Manue aperçut Sarah, immobile, comme absorbée par le murmure du passé. Leurs regards se croisèrent. Un sourire timide naquit sur les lèvres de Sarah, tandis que Manue, sans hésiter, s’approcha.
— Tu dois être Sarah, dit-elle en ajustant ses lunettes. On m’a dit que tu savais où trouver les meilleures histoires de ce village.
Sarah éclata de rire, un son clair et cristallin qui résonna entre les murs anciens.
— Et toi, tu dois être Manue. J’ai entendu parler d’une fille qui portait des lunettes violettes et qui posait des questions comme si elle voulait percer tous les mystères du monde.
Manue rit à son tour, et ce fut comme si le temps s’arrêtait un instant. Autour d’elles, les feuilles des vignes frémirent, comme pour saluer cette rencontre.

** Les Secrets des Ruelles **
Elles passèrent la journée à arpenter les ruelles pavées d’Eguisheim, à découvrir les recoins cachés du village. Sarah montra à Manue les détails des maisons à colombages, les symboles gravés dans les linteaux, les légendes oubliées. Manue, avec son regard vif et curieux, posait des questions, notait tout dans un petit carnet à couverture usée.
— Pourquoi cette maison a-t-elle une porte si basse ? demanda Manue en désignant une façade penchée.
— Pour rappeler aux visiteurs de se courber en entrant, par respect pour ceux qui y vivent, répondit Sarah avec un clin d’œil. Et aussi pour garder la chaleur l’hiver.
Manue sourit, fascinée. Elle se sentait chez elle, comme si elle avait toujours connu ces lieux, comme si elle avait toujours connu Sarah.

** Le Souffle du Vent **
Le soir tomba, enveloppant le village d’une douce lumière ambrée. Elles s’assirent sur un banc, près d’un mur couvert de vignes, partageant un silence complice. Manue enroula son cardigan plus étroitement autour d’elle, tandis que Sarah observait le ciel, où les premières étoiles commençaient à scintiller.
— Tu crois aux destins qui se croisent ? demanda Manue, rompant le silence.
Sarah sourit, les yeux brillants.
— Je crois que certaines rencontres sont écrites dans les pierres des vieilles maisons, dans le murmure du vent entre les ruelles. Et je crois que la nôtre en fait partie.
Manue posa sa tête sur l’épaule de Sarah, et elles restèrent ainsi, à écouter le souffle du vent, porteur de promesses et de rêves partagés.

** L’Avenir Entre Leurs Mains **
Les jours qui suivirent furent remplis de rires, de découvertes, et de projets fous. Sarah et Manue devinrent inséparables, explorant chaque recoin d’Eguisheim, inventant des histoires, imaginant leur avenir. Elles parlèrent de voyager, de créer, de vivre intensément.
Un matin, alors que le soleil se levait à nouveau sur les toits du village, Sarah offrit à Manue une clé ancienne.
— C’est la clé de la maison de ma grand-mère, dit-elle. Elle m’a dit un jour qu’elle attendait quelqu’un de spécial pour la lui confier. Je crois que c’est toi.
Manue, les yeux emplis de larmes, serra la clé contre son cœur.
— Alors, c’est officiel ? Nous écrivons notre histoire ici, ensemble ?
Sarah prit sa main, et elles marchèrent vers l’avenir, main dans la main, prêtes à conquérir le monde, une ruelle pavée à la fois.
FIN
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